La reconversion de bâtiments délaissés en espaces de projets artistiques et culturels est un phénomène apparu en Europe dans le dernier quart du siècle dernier. Il connaît aujourd’hui un prolongement dans différentes formes d’émergence d’espaces de travail et d’échange, dont certaines reprennent plus ou moins explicitement des valeurs et des modalités de fonctionnement de ce qui a été désigné en France par le terme de « friches culturelles ». C’est au rappel de cette histoire trentenaire et à une problématisation synthétique de cet ensemble d’initiatives, d’abord portées par des acteurs de la société civile, qu’est consacré l’article à ce jour inédit de Philippe HENRY.
Le texte permet aussi une mise en perspective d’événements plus récents, comme la constitution, en janvier 2014, de la Coordination nationale des lieux intermédiaires et indépendants (CNLII) qui se veut répondre au besoin urgent d’une « reconnaissance de la place et du rôle de ces lieux […] dans le paysage culturel français et d’une mise en réseau de leurs projets respectifs ». Une première mention va d’ailleurs probablement apparaître dans la loi relative à la liberté de la création, à l’architecture et au patrimoine, actuellement débattue au Parlement, qui prônerait « la promotion des initiatives portées par le secteur associatif ainsi que les lieux intermédiaires et indépendants ». Dans cette optique, l’article propose également des éléments de caractérisation de ces deux termes qualifiants d’intermédiaire et d’indépendant, qui font encore l’objet d’incompréhensions ou de questionnements récurrents.
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