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Globe Trot’Art

Globe Trot’Art, aux quatre coins du monde.
Porter un regard à 360° sur le développement des expressions artistiques à travers le monde, tel est l’objectif du projet itinérant Globe Trot’Art.
Voyage autour de six projets de création contemporaine en Afrique, en Inde et au Cambodge.
Reportage : Tina Hollard, Globe Trot’Art

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L’Association Globe Trot’Art a pour objectif d’aller à la rencontre des artistes et de la création contemporaine en interrogeant les contextes de production des œuvres.

« Certains pensent qu’ils font un voyage, en fait c’est le voyage qui vous fait et vous défait »
Nicolas Bouvier

Avec le « Tour du monde des lieux dédiés à la création artistique et des projets artistiques » en 2014 / 2015, l’association a mené un voyage motivé par le désir de partage de compétences entre un constructeur de décors (Hafid Chouaf), une administratrice (Tina Hollard) et des projets menés par des artistes à travers le monde. Débuté en Afrique (Burkina Faso et Congo Brazzaville), ce projet s’est poursuivi en Inde, au Népal puis en Asie du Sud Est (Thaïlande, Cambodge, Birmanie), en Nouvelle-Zélande et, enfin, en Amérique Latine (Chili, Bolivie, Paraguay, Argentine et Brésil).

En octobre 2015, l’association exposait le récit de ces initiatives en images au Village de Cirque à Paris.

Au cours de ce voyage, plusieurs collaborations ont été menées : l’objectif était de nous impliquer au sein d’initiatives développées par des artistes sur place et de comprendre les contextes au sein desquels ils évoluent, les enjeux de leur travail, la reconnaissance même de leur profession, les moyens financiers, matériels et humains qu’ils ont a disposition, les réseaux de diffusion, leurs rêves... Ces collaborations ont été imaginées en amont du départ, en lien avec les artistes avec la volonté de répondre à des besoins clairement identifiés et de proposer un renforcement des capacités locales. En accompagnant ces projets sur une durée d’un mois minimum, nous avons pu en saisir les enjeux et mieux comprendre leur réalité.

Un collectif de scénographes, un festival d’Arts de rue, trois chorégraphes, une école de cirque... focus sur ces artistes qui nous ont ouvert leur porte.


BURKINA FASO
Collectif Face-O-Scéno

www.face-o-sceno.blogspot.fr

Globe Trot’art - Face-o-scéno - Burkina Faso

L’association Face-O-Scéno rassemble des scénographes burkinabés et d’Afrique de l’Ouest. Ce collectif possède un atelier de construction dans le quartier Gounghin à Ouagadougou. Les scénographes collaborent avec les artistes burkinabés. Nous travaillons avec eux sur le projet « Nabi-bila », une adaptation du Petit Prince pour les rues de Ouagadougou, premier projet théâtral et musical mené par le collectif.

Dao Sada, Scénographe burkinabé, et Metteur en scène du spectacle « Nabi-bila » nous parle de son travail : « Il faut se battre pour développer son art, personne ne nous attend. Seuls la solidarité et l’entraide entre les artistes nous permettent d’avancer, de développer des projets, de nous structurer. Il est encore très difficile de vivre de ce métier, beaucoup d’artistes ont deux métiers. » Il ajoute, à propos du réseau de diffusion des œuvres : « Le problème est que la diffusion n’existe pas en Afrique de l’Ouest. Les œuvres créées jouent une seule fois ou alors elles sont repérées par des programmateurs étrangers (France). Le réseau se structure doucement, mais nous manquons encore d’espaces de diffusion. »

En collaborant avec le collectif sur le projet « Nabi-bila », nous saisissons cette réalité et les difficultés de la diffusion des œuvres. De plus, les scénographes ne sont pas toujours présents car ils sont impliqués sur d’autres projets mieux rémunérés. Le metteur en scène évoque des difficultés à mobiliser les équipes. Le spectacle est créé dans la cour de l’atelier de scénographie. Le public est là dès les prémices puisque les enfants du quartier assistent aux répétitions. La cour est toujours ouverte et les habitants passent, regardent. La médiation commence à cet instant, le théâtre ne s’exprime pas sur un territoire délimité mais il est un espace public.

Implication de Globe Trot’Art : Construction et scénographie du spectacle avec l’équipe du lieu, médiation auprès des publics scolaires, communication autour du spectacle.

Nabi-bila... Le teaser ! from Aurore Martinet on Vimeo.


BURKINA FASO
Festival Rendez-vous chez nous / Association Acmur

acmur-rdvcheznous.org

Avec le Festival Rendez-vous chez-nous qui repose sur une collaboration franco-burkinabé, l’Association Acmur (Arts, Clowns, Marionnettes et Musiques dans Nos Rues) affirme son rôle moteur dans le déploiement des expressions artistiques.

Boniface Kagambega, le directeur artistique du festival affirme l’importance de structurer le réseau des arts de la rue en Afrique de l’Ouest. En pérennisant le festival, il offre une vitrine aux équipes artistiques d’Afrique de l’Ouest et un espace d’échanges, de rencontres artistiques avec d’autres projets.

En participant à la 5è édition du festival, nous en saisissons l’effervescence et la richesse artistique. Le public est au rendez-vous et dans l’attente de cet événement qui rassemble des milliers de personnes sur la place de la femme. Cependant, malgré l’argent récolté par les structures françaises partenaires du festival et l’appui de l’Institut Français, les budgets alloués aux artistes locaux restent maigres ce qui questionne quant aux possibilités de financement des créations. Le festival tient sur l’entraide et la coopération entre les structures culturelles et artistiques.

Implication de Globe Trot’Art : Scénographie et construction du décor du spectacle « Démocratie I love you » (création du festival), conception et construction du bar du festival à partir des techniques locales (tôle pliée). Accueil des équipes artistiques.

Festival "Rendez vous chez nous" 6ème édition - 2015 from ACMUR Rdvcheznous on Vimeo.


CONGO BRAZZAVILLE
Espace Baning’Art

www.baninga.org

Ce pôle a pour ambition d’impulser la vie culturelle congolaise et d’être à la pointe d’un mouvement artistique contemporain de plus en plus important en Afrique centrale. Ce projet est porté par DeLaVallet Bidiefono, un des chorégraphes les plus en vue du continent africain que nous avions rencontré au Festival d’Avignon en 2013.

DeLaVallet Bidiefono nous parle de son projet de construction d’un lieu de résidence. « L’Espace Baning’Art est un rêve de longue date, sûrement une folie pour certaines personnes. Mais il répond à un besoin réel et urgent d’espaces de travail et de création à Brazzaville. C’est une étape de plus vers la professionnalisation des équipes artistiques congolaises. » A Brazzaville, seulement trois lieux de diffusion existent, l’Institut Français, le Cercle Sony Labou Tansi et le Cefrad (Centre de Formation et de Recherche des Arts Dramatiques). Avant de posséder son propre lieu, DeLaVallet Bidiefono répétait sur les bords du fleuve, lorsqu’il n’avait pas accès à des espaces de travail.

En arrivant à Kombé, à 17 km au sud de Brazzaville, nous saisissons immédiatement les enjeux de la construction d’un tel lieu. C’est un acte fort pour l’artiste puisqu’il fait partie de la première génération d’artistes à être parti tourner à l’étranger qui revient au Congo pour participer à la structuration du secteur. Entouré des Courageux (collectif de scénographes – constructeurs) et des danseurs de la compagnie Baninga, il mène son projet sans appui financier mais entouré de professionnels qui partagent son rêve.

Implication de Globe Trot’Art : Conception et construction du lieu, coordination du chantier et des équipes, recherche de financements, communication, interviews des habitants et acteurs culturels pour connaître leurs attentes vis à vis de ce lieu. Cette collaboration se poursuit à ce jour puisque Globe Trot’Art accompagne la construction, la pérennisation et l’implantation territoriale de l’Espace Baning’Art.


INDE
Real Road Project

Globe Trot’Art - Real Road Project - Inde

Rahul Goswami réalise des chorégraphies dans les rues de Delhi en interaction avec les passants et la géographie de la ville. Il invite d’autres artistes à entrer dans la danse et à questionner le rapport au public. En investissant des lieux publics, il suscite les réactions et interactions avec le public dans un pays ou la danse contemporaine est très peu développée.

Implication de Globe Trot’Art : Nous avons suivi ce chorégraphe pendant 1 semaine afin de réaliser des photographies et films lors des improvisations chorégraphiques citadines.


INDE
Brahmaputra Cultural Foundation (BCF)

www.shilpikabordoloi.com

Globe Trot’Art - Brahmaputra Cultural Foundation - Inde

La Chorégraphe Shilpika Bordoloi exprime le contexte social et culturel des états du Nord-Est de l’Inde à travers la danse contemporaine. Elle porte le projet de développer une résidence d’artiste sur l’ile de Majuli, sur le fleuve Brahmaputra, dans la région de l’Assam.

Katha Yatra II (« Histoires et voyages ») est une proposition artistique d’un vélo – bateau qui s’inspire du contexte particulier de l’île (inondations et érosion). A travers ce projet, nous avons cherché à rassembler un réseau d’acteurs locaux, d’associations, d’écoles, d’artisans et d’artistes. Nous nous sommes donné pour contrainte de travailler uniquement à partir de matériaux disponibles et existants sur l’île (vélos, bambous, bois…). Une fois le vélo-bateau construit nous avons entrepris le tour de l’ile (120 km) pour aller à la rencontre des habitants. Ce voyage initiatique s’est fait en présence de la chorégraphe, des membres de Globe Trot’Art, d’un danseur et d’un cinéaste.


CAMBODGE
Ecole Phare Ponleu Selpak

www.phareps.org

Globe Trot’Art - Phare Ponleu Selpak - Cambodge

Cette école de cirque est née en 1986, au Site 2, un camp de réfugiés à la frontière thaïlandaise avec pour objectifs de favoriser le développement des expressions artistiques et d’aider les enfants à dépasser les traumatismes de guerre. C’est aujourd’hui un des plus importants centres culturels du Cambodge qui accueille des milliers d’enfants.

Pour ce projet, nous nous sommes confrontés à une initiative inscrite sur le long terme. Presque trente ans d’existence pour cette école, les premières générations sont devenues professeurs ou circassiens professionnels, d’autres réalisent des tournées dans le monde, d’autres encore se sont reconvertis. A travers cette initiative, l’école a structuré le réseau artistique cambodgien. C’est une ONG avec une antenne au Cambodge et l’autre en France, le financement de ses activités repose sur ce partenariat. L’ONG a également développé une activité de diffusion en construisant un chapiteau à Siem Reap qui donne des représentations tout au long de l’année. L’école est omniprésente et reste un modèle unique en Asie du sud est. Mais une fois de plus, les opportunités de diffusion des spectacles sont essentiellement en France.

Implication de Globe Trot’Art : Conception et aménagement d’un bâtiment de l’école en lieu de résidence et de répétition pluridisciplinaire (cirque, théâtre, danse, musique et arts visuels), élaboration des plans et du cahier des charges, réhabilitation de la scène du chapiteau, accompagnement et formation de l’administrateur cambodgien de l’école de théâtre, musique et danse.


« On voyage pour changer, non de lieu, mais d’idée » Hyppolyte Taine


MAJ - janvier 2017